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Le dos épicé et militant de Ghada Amer à Tours
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Il y a, à Tours (Indre-et-Loire), au Centre de création contemporaine Olivier-Debré (CCCOD), une exposition de l’artiste américaine Ghada Amer. Ses broderies sur toile aux motifs pornographiques sont devenues emblématiques du fait de ce détournement et du mode de création lui-même: un art aussi explicitement féministe et politique que formellement inventif et singulier. Cette exposition n’est pas une rétrospective - elle prendrait une plus grande place - mais une parfaite introduction à l’œuvre, en deux chapitres, l’un plus caressant, l’autre plus piquant.
D’une part, sous le titre "Continent noir", se trouve une anthologie d’une vingtaine d’œuvres sur toile de la dernière décennie, accompagnée d’une dizaine de sculptures en laiton chromé très récentes. D’un autre côté, il y a la peinture de cactus. Régulièrement disposés, 16 000 cactus composent une composition géométrique qui, vue de dessus, évoque un Frank Stella des débuts ou un Sol LeWitt. Il existe deux types de plantes, les cactus vert pâle debout, seuls ou en petits groupes, épineux; et les succulentes rouge sang, qui ouvrent leurs feuilles. L’allusion sexuelle n’est pas cachée: des buissons phalliques dressés entre les parterres de fleurs ouvrent les vagins. Le premier, Ghada Amer les appelle du reste du "phactus". Elle avait montré ce jardin intérieur symbolique en 2000, à Tours déjà, et voulait le recréer là où il avait pris forme.
"Personne ne veut de moi en France" Dont on en déduit qu’il est assez souvent présent en France. Erreur, elle n’avait rien montré depuis cette précédente exposition. Pour un artiste aussi acclamé, c’est étrange. C’est d’autant plus vrai qu’elle a passé une partie de sa vie à Nice, une autre à Paris. Pourquoi cette quasi-absence? Interrogée, la question reçoit une réponse immédiate: "Parce que personne ne veut de moi en France.
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