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![]() Plus de trente ans après sa mort, Romy Schneider continue de fasciner. Trois jours à Quiberon, sorti ce mercredi en salles, en est un nouvel exemple. À partir d’une interview accordée par l’actrice en 1981, la cinéaste franco-iranienne Emily Atef dresse le portrait d’une femme libre mais malheureuse et en proie à ses démons. A l’occasion de la sortie de ce film, en compétition au dernier Festival de Berlin, le journaliste Bernard Pascuito, auteur de La Dernière vie de Romy Schneider (Ed de du Rocher), explique pourquoi tant d’années après sa mort, cette icône du cinéma parle toujours d’elle. Pourquoi êtes-vous intéressé par Romy Schneider? Le réalisateur de Trois jours à Quiberon a fait en trois jours ce que j’ai fait en dix mois, mais les deux œuvres contiennent la même sensibilité, la même admiration et le même respect de Romy Schneider. Pour ma part, j’ai pris les dix derniers mois de sa vie, entre la mort de son fils et sa propre mort, avec cette question en arrière-plan: "Comment continuer à vivre quand on a perdu un enfant? Et comme j’ai pu non seulement se concentrer sur cette période, il y a des flashbacks qui remontent à des moments de son existence comme son enfance, Alain Delon, Sissi, The Pool, son premier mari ... L’abandon du père quand elle a 5 ans correspond à la abandon du fils quand elle a 40 ans, la trahison de Delon fait référence à la trahison de sa mère.. Pourquoi Romy Schneider fascine toujours? C’est la magie de son image. Il y a des personnages, comme elle, qui sortent quelque chose. Nous pensons également à Audrey Hepburn. Romy Schneider reste très moderne dans sa beauté. Il y a aussi un destin choquant et pathétique. Mais je pense que la modernité de sa beauté, son côté indestructible, l’intéresse de nombreuses jeunes femmes d’aujourd’hui. Les films de Claude Sautet maintiennent Romy Schneider en vie, au-delà de la mort. On a toujours envie de revoir César et Rosalie, Les Choses de la vie, Max et la ferraille ... J’espère que les gens qui liront mon livre voudront alors voir un film avec Romy Schneider. ![]() Qu’a-t-elle apporté au cinéma, selon vous? On a tendance à oublier qu’elle est une actrice prodigieuse, tant le personnage a dépassé l’actrice à cause des drames, de la mort de son fils. Cela peut tout changer: l’important est d’aimer et César et Rosalie sont à deux pôles. Elle apporte une vérité, elle a une voix extraordinaire, elle parle juste. Quand j’ai revu Sissi, j’ai réalisé que lorsqu’elle avait 16 ans, elle était déjà une grande actrice. Elle a apporté une présence qui dure. Que pensez-vous des critiques de sa fille Sarah Biasini à propos de Trois jours à Quiberon? Je ne comprends pas car c’est un peu absurde de dire "ma mère n’a jamais bu". Tous les cinéastes et acteurs qui ont tourné avec elle peuvent en témoigner. Il suffit d’ouvrir mon livre pour le découvrir. Et en même temps, je comprends. D’abord parce que c’est sa fille. Elle ne veut pas qu’on lui dise ça de sa mère et, surtout, elle avait 4 ans et demi quand sa mère est décédée. Tout ce qu’elle sait de la vie de sa mère, elle l’a apprise de son père et son père est dans cette perspective. J’ai entendu Daniel Biasini chez Laurent Delahousse, il y a quinze jours, il prononce le même discours. Je parle également d’alcool et de drogues dans mon livre, car cela fait partie de la vie de Romy Schneider, mais je ne pense pas que ce soit la cause. C’est la conséquence d’une vie assez malheureuse avec beaucoup de trahisons et d’abandons. Il faut en parler car ça existe, mais ça ne fait pas partie de la personnalité de Romy Schneider. ![]() . |
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